27 avril 2024

2/3 Le « Miserere » de G. Rouault

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TEXTES RATTACHES A LA SEANCE

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Georges Rouault (1871– 1958)
Né dans les circonstances les plus dures et dans la pauvreté au fond d’une cave le 27 mai 1871 au son du canon de la Commune de Paris, Georges Rouault fût très marqué par l’idée qu’il se fit plus tard des circonstances de sa naissance. Celle ci marqua pour toujours sa vision du monde, sa conception pessimiste et dramatique de la vie et la conception de la destinée. A 14 ans il devient apprenti chez un fabricant de vitraux où il avait appris à utiliser les teintes vives et l’utilisation des contrastes et des oppositions accentuées par les contours de plomb. Inscrit à 20 ans à l’Ecole des Beaux Arts aux côtés d’Henri Matisse dans l’atelier de Gustave Moreau, et après une courte et étrange phase académique, Georges Rouault développe rapidement un art très personnel en réaction à l’art poncif et académique, fondé sur l’utilisation des couleurs vives et de la matière.

En tant que membre fondateur du Salon d’Automne en 1903, il reste pourtant à l’écart des mouvements contemporains, comme le Fauvisme, et développe ses propres thèmes marqués par des portraits colorés et contourés de nuances sombres. Cette galerie de visages faite de personnages divers, clowns, juges, filles, bourgeois, s’exprime dans un registre situé entre la satire sociale et la révolte, telle une interrogation à la fois sur les contingences de la vie, sur les limites de l’âme humaine, et sur celle de la peinture. Dans les années 1910, Rouault exprime peu à peu une foi qui semblera s’orienter, sans doute aussi avec le contexte historique de l’époque, vers une forme de jansénisme, en se consacrant aux thèmes de la mort, de la vie et de la passion du Christ. Il trouve alors son inspiration dans les sujets les plus mystiques ou les plus humbles. Il réalise de nombreux visages du Christ, mais aussi des figures par lesquelles il exprime son indignation douloureuse face à la société et la colère que lui inspirent l’hypocrisie, l’injustice et une existence que n’éclaire aucune vie spirituelle. Les années 1920 et 1930 sont marquées par sa rencontre et sa collaboration avec le marchand d’art Ambroise Vollard, qui l’encourage à se consacrer à d’autres expressions artistiques que la peinture, telle par exemple la gravure destinée à l’illustration de livres. La mort prématurée d’Ambroise Vollard et les querelles avec ses héritiers, diffèrent l’édition du « Miserere » qui paraît en 1948 et que Rouault considérait comme son œuvre la plus importante. [/blockquote]